(On dirait un titre de roman d'Amélie Nothomb !)
Mardi dernier, je rentrais en métro, avec ma guitare. La rame était presque pleine et je me suis retrouvé à côté d'un couple d'une cinquantaine d'années. L'homme m'a abordé et demandé si ma guitare était classique ou folk, si je chantais aussi, si j'essayais d'en gagner ma vie. Je lui ai expliqué que j'étais plus ou moins en vacances mais qu'en France je faisais des concerts et lui ai retourné ses questions. Il m'a raconté qu'il avait accompagné plein de gens, mais que maintenant il était juste prof de guitare. Nous avons parlé un peu des différentes tailles de manche entre classiques et folks et des difficultés à passer de l'une à l'autre, il m'a demandé quels étaient les guitaristes français connus, puis il est arrivé à son arrêt et sa femme et lui m'ont souhaité bonne chance et il est sorti en me disant : « I'll watch you ! In the charts ! I'll watch you ! » Conversation sympathique et gratuite ! Bon esprit !
J'ai profité aujourd'hui d'un répit entre deux averses (au fait c'est officiel, la pluie londonienne du printemps mouille ! C'est de la vraie pluie forte comme chez nous !) pour aller faire un peu la manche vers la cathédrale St Paul. J'avais besoin de répéter et de chanter et de reprendre un peu confiance en moi surtout, l'inactivité musicale me pesait !
J'ai joué un peu plus d'une heure sans blouson (c'est le printemps !) et retrouvé de bonnes sensations pour un résultat équivalent à environ 2 pintes de beer money ! Plus important et agréable, tout le monde m'a souri ! Probablement les effets cumulés des cheveux courts (première fois de ma vie chez le coiffeur cette semaine by the way !), de la barbe de 3 jours et de la casquette, effet « gentil artiste de rue mais pas méchant clochard » garanti !
A la fin, je me suis fait tranquillement rappeler à l'ordre par deux policiers qui m'ont expliqué que le busking était interdit dans cette zone de Londres. Le temps qu'ils me parlent, curieusement, les vendeurs de marrons chauds qui étaient un peu plus loin dans la rue avaient disparu ! Je les ai croisés en partant, qui vérifiaient discrètement si le risque était passé...
Première fois rabroué par des policiers anglais, c'est la semaine des nouvelles expériences ! Enfin, « rabroué » c'est pour la légende parce qu'ils étaient bien détendus et paisibles (on a même parlé un peu français !)
La météo est bizarre, le matin il fait beau, vraiment, ciel bleu, pas un nuage, puis une heure après il pleut dix minutes puis de nouveau grand soleil et pluie en même temps, puis juste pluie... Mais jamais de stress chez personne, s'il pleut les gens s'abritent tranquillement et ressortent dès que ça se dégage. Les anglais sont flegmatiques et fatalistes, ce point est vérifié et validé.
Autre étrangeté anglaise, pour entamer une conversation, souvent ils demandent comment va leur interlocuteur. Ca a été le cas avec les policiers (« Tout se passe bien, mon ami ? ») avant qu'ils me demandent de plier bagage, et aux caisses de supermarché ! Dans le doute de savoir s'ils attendent une réponse ou si c'est juste une phrase toute faite d'introduction, j'ai tendance à répondre et à leur demander comment ils vont à leur tour. Il est possible que je passe pour un niais, mais au moins je suis un niais sympa !
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