2010-03-03

Frissons

Ok, ok, on est mardi soir et j'ai 5 jours à relater... J'ai pris du retard...

Vendredi dernier, nous sommes allés voir le match Galles-France (Tournoi des 5 nations plus l'Italie) au Walkabout (celui de Temple, celui de Leicester-Covent Garden reste un mystère, cf épisodes précédents). Mon premier match des 6 nations en terre ennemie !


Le pub est un espace énorme et presque vide, avec un bar d'un côté, un balcon de l'autre, 26 écrans de télé disséminés un peu partout et un écran géant au-dessus de la scène. En entrant, nous avons été frappés par le nombre de maillots gallois présents, et du coup, nous sommes partis socialiser un peu : « bonjour, on est français, vous avez l'air gallois... Bon match ! »

Au moment des hymnes, premier constat : nous sommes trois à chanter la Marseillaise (c'est marrant comme en terrain hostile, l'esprit patriotique reprend le dessus, je n'ai jamais chanté la Marseillaise en France !) alors que nous prenons la chair de poule pendant l'hymne gallois quand tout le pub chante en choeur...

Pendant et après le match, nous échangeons des pintes avec nos nouveaux amis et c'est un peu émêché (voire totalement déchiré) que je m'endors une vingtaine de fois dans le bus du retour.

Samedi, nous avons voulu réitérer l'expérience du match de rugby au pub en allant voir Angleterre-Irlande au Oxford Arms à Camden. Monumentale erreur et cruelle désillusion, Camden, c'est plus pour les touristes que pour les passionnés de sport. Pas d'ambiance, pas de chants de supporters, pas de frisson sur les hymnes. Pas grave, l'Irlande à gagné, la France est presque championne d'Europe ! En revanche, j'en ai profité pour rencontré ma nouvelle cousine (cf Facebook) et son copain (aller en Angleterre pour se découvrir de la famille française, j'ai envie d'écrire « lol »...) avec qui nous avons fini la soirée à discuter avec des irlandais (en maillots de l'équipe nationale aussi !) qui nous ont branché sur Thierry Henry, sa fucking main gauche et l'affaire Terry-Bridge. A ce sujet, depuis que je suis à Londres, j'essaie d'écouter la radio pour me familiariser avec la langue, et sur BBC London, il n'y a que des talk-shows en libre antenne. C'est totalement inintéressant, mais on n'y fait que parler, et il paraît que ça fait progresser d'écouter ! Or, depuis que j'écoute, tout le monde n'appelle que pour parler de cette affaire ! John Terry, un joueur de foot de Chelsea, a trompé sa femme avec l'ex-petite amie française d'un de ses ex-coéquipiers, Wayne Bridge. A la suite de la révélation de son infidélité, il a été privé du brassard de capitaine de l'équipe d'Angleterre et Wayne Bridge a affirmé ne plus être en mesure, pour le bien de l'équipe, de défendre les couleurs de l'équipe nationale aux côtés de Terry. Bienvenue au pays des tabloids ! A part ça, vous en pensez quoi ? Doit-on mélanger affaires privées et capitanat ? Peut-on et doit-on faire passer son orgueil derrière l'intérêt de l'équipe ? Est-il impossible d'avoir une unité de groupe après des échanges d'exs ? Ne répondez pas, on s'en fout !

Dimanche journée concerts. J'ai commencé par aller voir une jam session jazz au Ronnie's Bar à Soho. En arrivant, j'ai pris peur. Public composé de personnes relativement âgées, habillées chic et qui toutes prenaient des photos du groupe ou essayaient de bouger la tête d'un air entendu et concerné, comme il se doit quand on écoute du jazz, décor feutré et consommations aux tarifs assez prohibitifs. Heureusement le groupe m'a fait rêver ! Basse, batterie, trompette et chant, enfin des musiciens qui improvisent, jouent d'oreille (juste une indication de la tonalité et en route !), nuancent, s'écoutent !

Petit problème tout de même en sortant quand je me rends compte que ma braguette a rendu l'âme. Je couvre rapidement la béance de mon entrejambe (pas au top cette formule, désolé) à l'aide de mon écharpe et deux possibilités s'offrent alors à moi : retourner à Leyton (1h30 aller et retour) pour changer de pantalon, ou trouver des épingles à nourrice pour finir la journée. Mais comment dit-on épingle à nourrice en anglais ? (sans se servir de sa braguette fracassée pour mimer le besoin lancinant qui nous préoccupe) Grâce à la périphrase, je finis par acheter une boîte de safety pins et je me dirige vers Carnaby Street où je tombe sur un boeuf blues trop fréquenté pour pouvoir y respirer. Je vais alors vers Portobello Road où j'ai entendu parler d'un concert auquel je n'assisterai jamais...

En effet, sur le chemin, je passe devant le Kensington Temple d'où s'échappent des notes de musique.

(Attention, la section suivante est à lire avec humour, je fais exprès de transposer et de m'exprimer en catholique exclusif et inculte)

J'ai commencé par continuer mon chemin, mais étant donné que ça groovait sa mère à l'intérieur, je suis finalement entré discrètement dans l'église pour assister à la messe.

A l'intérieur, de la lumière partout, une scène au fond, 4 chanteuses, 2 claviers, une guitare, une basse et une batterie, le tout sonorisé (les mêmes haut-parleurs que dans l'église de Morières-les-Avignon, mais avec plus de basses, d'aigus, de définition, de puissance...) Partout des écrans avec des images en direct de la scène et des paroissiens assemblés, avec en incrustation les paroles des cantiques en version karaoke (5 caméras et réalisation en direct).

La chanteuse en chef (le prêtre) débute la messe avec le sourire en demandant aux gens s'ils sont excités à l'idée de rencontrer Jésus. Tout le monde lève les bras et crie (comme dans un concert). Après 3 échanges de ce type, le concert commence. Des chansons religieuses qui groovent, tout à 3 ou 4 voix, rhythm & blues et soul, avec des rythmiques funk et des lignes de basse terribles, des solos de guitare au milieu pendant lesquels le public tape des mains, des nuances, des échanges avec le public (qui chante et bouge et applaudit à la fin des morceaux !!! imaginez ça à la fin d'un Notre Père !) Le groupe enchaîne les morceaux, de temps en temps, il joue en sourdine et un deuxième prêtre arrive sur le devant de la scène et fait la promotion de l'église avec soirées à thèmes et promotions (sans rire, ils ont parlé de soirée italienne avec pizzas, pâtes et orchestre sicilien pour le mardi suivant !)

L'assemblée est constituée à 90% de noirs, 5% d'asiatiques et 5% de caucasiens. Tous dansent et chantent (c'est curieux de voir une femme de 80 ans, 1m60 et les cheveux blancs qui pourrait être ma grand-mère danser et chanter pendant l'office !)

Je suis parti avant l'homélie et l'eucharistie, et rentré tranquillement à la coloc pour raconter tout ça à Fred (qui est protestant, brûlons les infidèles !)

C'est tout pour aujourd'hui !

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