Hier, avant de partir
faire les courses, j'ai vaguement hésité à utiliser les services
modernes du drive. A priori,
vous lisez ce blog, donc vous avez internet, donc vous savez de quoi
je parle. Toutefois, par acquit de conscience et au cas où nous
aurions parmi nous un adepte des modes de vie du siècle précédent,
quand on fait ses courses au drive,
on se connecte sur le site du supermarché, on sélectionne ses
produits, on valide, et on va récupérer ses courses déjà
ensachées à l'heure de son choix.
Avantage
: on évite de flâner dans les rayons et d'acheter du superflu (et
on évite aussi les personnes âgées.)
Inconvénient : on passe
souvent plus de temps à chercher les références des produits sur
le site que ce qu'on aurait passé dans les rayons.
Hier,
j'ai pensé que l'inconvénient surclassait l'avantage et pour gagner
du temps, je suis allé directement au supermarché. Grossière
erreur... J'avais omis la présence de fruits et légumes sur la
liste.
Le
gros problème des fruits et légumes en supermarché n'est pas leur
provenance, leur qualité, ni même leur coût. Le souci, c'est
l'emballage. Les denrées sont en libre-service, le consommateur les
choisit puis les met dans un sac plastique avant de les peser. Les
sachets sont eux aussi en libre-service, des rouleaux sont disséminés
ici et là. Hier, je me suis arrêté devant les bananes, j'en ai
choisi une grappe de quatre — "grappe" n'est pas le terme
approprié pour des bananes, mais "régime" ? pour 4 fruits
? Vos suggestions sont bienvenues !
J'ai
attrapé un rouleau de sachets, l'ai déroulé, voulu arracher un sac
que j'ai déchiré en le séparant de ses voisins. J'ai recommencé.
Deux fois avant d'en isoler un. Et c'est là que commence l'Épreuve.
Il s'agit de décoller les deux parois du sac pour pouvoir le
remplir. Mission anodine, mais difficile, croyez-moi. Plusieurs
techniques sont répandues :
Nom
|
Procédé
|
Taux d'efficacité
|
Le Doigt Mouillé
|
Déposer un peu de
salive sur son doigt, puis se servir de l'adhérence de celui-ci
pour isoler l'un des bords du sac.
|
20%
|
Le Prothésiste Ongulaire
|
Insérer un ongle
entre les deux parois du sachet pour créer un décollement
suffisant pour attraper l'un des bords. Technique utilisée
également dans le décollement des vignettes Panini...
|
7%
|
Le Souffle Divin
|
Tenir le sac à plat
entre les deux mains, puis souffler délicatement sur
l'emplacement présumé de l'ouverture.
|
22%
|
"Va niquer ta race..."
|
Déstabiliser le
sachet en lui assénant une bordée d'injures. Certains sacs
impressionnables pourront alors entrouvrir les lèvres dans une
moue incrédule, ce qui permet d'y insérer un doigt et de finir
l'ouverture par la fin de la technique de la Prothèse
Ongulaire...
|
2%
|
Le Ponce Pilate
|
Même position
initiale que pour le Souffle Divin, mais il s'agit ensuite de
frotter ses mains l'une contre l'autre pour provoquer le
glissement des parois et l'ouverture du sac.
|
26%
|
Hier
toutes ces techniques étaient très peu efficaces, d'autant plus que
j'essayais systématiquement d'ouvrir le sac par le bas (l'anatomie
des sacs plastiques de mon supermarché permet difficilement
l'identification de la tête et du fond.)
Il
existe une solution d'évitement : prendre des légumes déjà
conditionnés. Mais alors les prix explosent ! D'ailleurs, je ne
serais pas surpris de découvrir que les fabricants de sacs
plastiques en rouleaux indécollables soient apparentés aux
producteurs de fruit et légumes en lots conditionnés. Le coût de
revient de rouleaux de sacs étant probablement très faible, mais la
marge sur le conditionnement énorme, ils donneraient un peu de la
main droite pour reprendre beaucoup de la gauche. Et qu'on ne
m'accuse pas de colporter une quelconque théorie du complot, je ne
fais que mettre des faits en lumière !
Autre
solution possible : peser et étiqueter chaque fruit et légume
individuellement. Mais en caisse, on passe alors pour un écologiste
opposé au plastique, et un peu con puisqu'il consomme beaucoup trop
de papier et d'encre en étiquettes. On peut éviter ce déficit
d'image en payant à une caisse automatique, mais alors, on se range
dans le camp des vils chefs d'entreprise qui ne cherchent qu'à
augmenter leurs profits, en réduisant les coûts des salaires, en
éliminant les postes de caissiers traditionnels... Alors il ne reste
plus qu'à commander au drive... des légumes déjà
conditionnés... donc non !
Comme
vous le voyez, le simple problème d'achats des fruits et légumes en
supermarché est un vrai dilemme. Première résolution pour 2016 :
arrêter de cautionner ce scandale que tout le monde tait en ne
consommant plus aucun fruit ni légume... Et choper le scorbut...
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