Elle a à peine 1h30 de vie. Elle est
un peu marquée par l'épreuve qu'elle vient de subir, son visage est
fatigué, encore un peu fripé. Sa mère vient de s'endormir après
lui avoir donné sa première tétée. Je la contemple depuis 10
bonnes minutes sans parvenir à cesser un instant de sourire. Je
pleure par intermittences. C'est bon. Je ne résiste pas plus
longtemps, je me penche et la prends dans mes bras. Je m'assois dans
le fauteuil à côté du lit. Elle dort contre moi, la tête sur ma
poitrine, tournée vers mon bras droit. Soudain elle ouvre les yeux,
plisse les paupières, ébauche un sourire, qui s'élargit,
s'élargit, elle rit presque. Elle vient de voir mon tatouage. Une
magnifique tête de lapin psychédélique aux pupilles dilatées, aux
pommettes bien rouges, avec sur chaque oreille deux cerises en guise
de boucle. Et oui, tu as une grande sœur, elle a 3 ans et demi et
elle vient de découvrir les tatouages en décalcomanie. Celui-là
date d'avant-hier déjà, et finalement il ne s'enlève pas si
facilement, il vient de résister à 5 douches. Elle se rendort
paisiblement.
Alors c'est vrai, cette scène n'est
pas encore arrivée, la petite sœur non plus, mais si ce tatouage continue de s'accrocher à
mon bras comme il le fait depuis trois jours...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire