Ce matin j'ai couru. Oui, encore...
Mais cette fois-ci, pas de fatigue particulière, pas d'anesthésie
musicale non plus, puisque j'écoutais l'interview de Manuel Valls
sur France Inter.
En revanche, petit souci, je suis
toujours chez SFR et je ne capte pas énormément. Je n'ai donc profité du Premier Ministre que par intermittences et je ne peux pas
juger du fond de son discours, mais les coupures ont fait ressortir
quelques aspects dérangeants sur la forme.
Extraits : "On doit être
exemplaires (...) partenariat avec l'Allemagne (...) le sens des
responsabilités (...) les français les plus faibles (...) notre
modèle social doit être réformé mais il est aussi issu d'une
longue histoire (...) la volonté qui est la mienne"
Comme je vous l'expliquais plus haut,
difficile dans ces conditions de se faire un avis sur le fond. Mais
sur la forme... Statistiquement, il est curieux que les phrases qui
émergent ne soient que des lieux communs, qu'on entend dans la
bouche de n'importe quel homme politique, de n'importe quel parti. Il
est possible que je n'aie pas eu de chance et que je ne sois tombé
que sur les passages sans intérêt, que tout ce que j'ai zappé ait
été extrêmement novateur... J'en doute...
Au passage, pourquoi le discours
politique est-il si formaté ?
La dernière phrase citée au-dessus,
avec la tournure "qui est la sienne" me fatigue un peu. On
ne l'entend que dans la bouche des hommes politiques, jamais
ailleurs. Ils ne doivent pas connaître les adjectifs possessifs.
Mais à force de parler de la "politique qui est la leur" au
lieu de "leur politique", c'est sûr qu'ils ont moins de
temps pour l'expliquer.
Autre exemple qui me choque de plus en plus
dans le discours politique : l'usage intensif de l'anaphore.
Pour rappel, c'est une figure de style
qui consiste à commencer une série de phrases par le(s) même(s)
mot(s). La plus célèbre récemment, c'est celle de François
Hollande en 2012 :
Pas un discours, pas une interview d'homme politique n'en est exempte. Manuel Valls hier devant l'assemblée, c'était "Gouverner, c'est..." (et comme par hasard, c'est la seule partie de son discours que j'ai entendue.)
Ce que
je trouve dommage chez les politiciens (et je radote un peu), c'est qu'à force d'utiliser tous et toujours les mêmes
procédés pour faire passer un message, leur communication est
brouillée, parasitée. Je ne vois plus que l'emballage, pas le
contenu. Et en supplément, j'ai encore une fois l'impression d'être
manipulé et pris pour un con...
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