Hier soir, à force de cliquer de lien
en lien et de blog en site, je suis tombé sur The Big Shake. Il
s'agit en fait d'un remake de ça :
Dans The Big Shave, le court métrage
original de Martin Scorcese, on voit un homme se raser, puis
recommencer, se couper, continuer, se couper de nouveau, et ainsi de
suite, jusqu'à dégouliner de sang. Il s'agit, suivant les
interprétations, d'une critique de la guerre du Vietnam (nous sommes
en 1967) ou d'une "vision personnelle et intime de la mort"
(c'est pas moi qui le dit, c'est mon meilleur ami wikipedia !)
Dans The Big Shake, le remake de Lucie
Rico, on voit une femme se raser les jambes, puis recommencer, se
couper, continuer, se couper de nouveau, et ainsi de suite jusqu'à
dégouliner de sang. (effectivement, je viens moi aussi de faire un
remake du paragraphe précédent.) Et là, en plus d'une dénonciation
féministe de ce geste habituel, quotidien et pourtant violent, Lucie
Rico implique le spectateur en lui proposant de choisir la bande-son
à écouter pendant le visionnage. En plus de la chanson du film
original (I Can't Get Started de Bunny Berigan*), elle nous propose 10
ambiances, par 10 groupes bien différents, au choix. Le spectateur
devient acteur, complice de l'hémorragie.
Bon, je ne suis pas du tout porté sur
l'analyse cinématographique et on peut donc considérer mes
réactions comme celles primaires d'un spectateur basique.
J'ai regardé d'abord le remake, puis
l'original, et j'ai été beaucoup plus secoué par la version la
plus récente. J'ai choisi d'abord de la visionner accompagnée de la
musique d'origine du film, donc toutes choses étant égales par
ailleurs, bla, bla, bla...
Je n'ai trouvé que deux explications
plausibles à mon détachement devant Scorcese et mon malaise devant
Rico.
D'abord, les couleurs de 1967 sont
"usées". J'ai grandi en regardant les séries télévisées
de ces années-là, l'habitude de l'aspect défraîchi des images a sûrement atténué leur impact sur moi là où la caméra plus
récente et donc plus réaliste de The Big Shake m'a happé.
Et puis surtout, la différence a
résidé dans le sexe du personnage. Je suis un homme, je me suis
déjà rasé, et coupé. Il est possible (probable ?) que j'aie
davantage été choqué par les coupures et le sang du remake simplement parce qu'il s'agissait d'une femme. Auquel cas, bravo,
mission accomplie, mea culpa, ma réaction est empreinte de machisme. Un
machisme culturel seulement, un machisme par habitude, mais un
machisme tout de même. Et ça m'a rappelé ce court métrage assez
dérangeant d'Éleonore Pourriat qui a fait un petit buzz il y a
quelque temps, où l'équilibre entre hommes et femmes dans la
société était inversé :
Sinon ce soir, j'ai regardé Le Loup de
Wall Street et après en avoir entendu tant de bien par tant de
personnes différentes. Eh bien, il n'a pas fonctionné pour moi...
J'ai eu l'impression de voir une transposition des Affranchis au
monde de la finance. Sauf que dans les Affranchis, j'avais trouvé un
esthétisme, une alliance musique-image, une complexité des
personnages, un jeu d'acteurs, que je n'ai pas retrouvés dans Le
Loup... Mais ça n'engage que moi, hein, c'est mon blog, c'est normal
que je ne parle que de moi au fond !
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