Hier matin était le dernier matin où l'hôtel était réservé et où Bart était encore avec nous. Nous n'avions pas trouvé de logement et au réveil, je n'étais pas vraiment très serein. Sorti de la douche je me suis jeté sur internet et nous avons regardé les annonces de colocation. Dès qu'il en sortait une qui semblait correcte, nous laissions Bart appeler et prendre les infos.
Très vite il est apparu que d'une part les personnes à appeler ne répondaient pas ou ne rappelaient pas, et que d'autre part ceux que nous arrivions à joindre recherchaient des engagements sur un minimum de 6 mois (de moins en moins serein j'étais). Juste avant de partir pour déjeuner et visiter une chambre, j'ai repéré un site qui proposait des appartements à louer sur du court terme, pas donnés, mais envisageables si l'on s'y mettait à deux avec Fred (sérénité retrouvée). Le problème de tout ça étant que soit Fred trouvait une coloc et moi incapable de payer une location à court terme seul et donc parti pour 2 mois d'auberge de jeunesse (ouais je ne suis plus jeune, mais c'est pas cher !!) mais entre la promiscuité, ma guitare et mon ordi, ma motivation était moyenne, soit on se dirigeait vers le court terme mais Fred se retrouverait mal à la fin de mon séjour... Syntaxiquement comme psychologiquement, la situation était inconfortable.
Nous sommes donc arrivés à Leyton (quartier du nord-est de Londres) pour visiter une chambre libre... Après 20 minutes de marche entre la gare et la maison, dans ce qui ressemble un peu à une banlieue de chez nous mis à part la présence de 5 églises (méthodiste, presbytérienne, catholique...), nous avons frappé à la porte d'une petite maison à 2 étages. Le propriétaire nous à ouvert, petit, maigre, chauve (sauf les pattes !) et excessivement accueillant. Il nous a montré la maison, la chambre, parlé tarifs et détails techniques. Le spot est assez génial, Fred se retourne vers moi, un peu hésitant (si il prend la chambre, je me retrouve seul en galère). Je lui dis de foncer (le propriétaire ne parle pas français) et je suis de moins en moins serein.
Et là, Bart enchaîne en parlant au propriétaire de location à court terme et du fait que je me retrouve sans logement. Et, miracle, il nous annonce qu'une deuxième chambre va se libérer dans 2 semaines, que même pour un bail deux mois seulement, ça ne le dérange pas, et que d'ici que la chambre soit libérée, on peut camper avec Fred dans sa chambre sans problème !
Du coup, logement trouvé, énorme soulagement et départ direct pour la soirée du vendredi soir et l'anniversaire de Bart (il est 6h seulement !) On retrouve à Piccadilly une copine d'Avignon qui nous emmène au O'Neill's (et c'est le dernier point commun avec Avignon !)
Le O'Neill's londonien, c'est trois énormes étages, le rez-de-chaussée traditionnel avec du sport à la télé, le premier en balcons avec un bar géant, le deuxième en format club et enfin une terrasse fumeur sur les toits (ok quatre étages, mais vous le savez bien, il existe 3 catégories de personnes : ceux qui savent compter et ceux qui ne savent pas...)
Nous avons commencé à goûter des bières, si bien qu'à 8h, j'étais plutôt serein ! Et c'est là que 2 mètres derrière nous est arrivé un groupe de musique. Installation expresse, chacun essaie un peu son instrument et, sans vraie balance, ils attaquent. Basse, guitare, batterie et un chanteur. 4 micros, mais pas d'harmonie compliquée et rarement plus de 2 à chanter en même temps, bon niveau, sans pour autant fracasser, un répertoire de reprises, les mêmes que chez nous, avec un meilleur accent !
Nous avons continué à boire et à manger un peu aussi, puis le groupe est parti s'installer à l'étage (club) pour la suite. Et là, même concert en haut mais avec beaucoup, beaucoup plus d'énergie, et beaucoup, beaucoup plus de monde. J'ai navigué 2h entre toutes les salles, toutes bondées, j'ai parlé à beaucoup de gens mais à aucun anglais, et à beaucoup de français, je me suis fait tâter les fesses 3 fois par trois personnes différentes, un gars, une fille, et une main indéterminée, et à chaque fois, sans suite, peut-être une coutume londonienne.
Nous sommes finalement rentrés à 4h30 avec Bart (Fred avait abdiqué avant), à rire pour rien sans sentir le froid (ah oui il fait froid à Londres, beau mais froid !) Bart a dormi une demi-heure avant de partir prendre son avion de retour, moi 3h avant de ne plus pouvoir dormir (dormir soûl = dormir peu).
Au matin du quatrième jour, nous nous sommes donc retrouvés seuls avec Fred, à transporter nos bagages de l'hôtel à la coloc. Mais, rendant la chambre à 11h et n'ayant pas de nouvelle du propriétaire qui nous avait prévenu qu'il sortait la veille et donc demandé de ne pas passer avant midi, nous nous sommes retrouvés à faire une pause café (si si, enfin coca...) dans un pub à Finsbury (pas loin d'Arsenal). Et là, dépaysement total, le pub est un grand espace vide avec des chaises sur les bords, rempli de supporters d'Arsenal (avec maillot même à 50 ans) qui attendent Everton-Manchester à 12h45. Et je m'imagine dans un pub dans les années 60 (au temps des Beatles bien sûr !), la scène semble sortie d'un stéréotype d'il y a 40 ans, les visages à l'anglaise, faces de dockers, le ventre en avant, la Guiness à la main, avec un énorme accent incompréhensible ! Seuls anachronismes : les chaussures qu'ils portent, des baskets très design, sans lacet, profilées... et leurs téléphones portables à écrans tactiles dans la main libre !
Après avoir déposé les bagages à la coloc, nous nous sommes mis à la recherche de draps, couettes, oreillers et nourriture pour nous installer vraiment. Nous sommes allés à ASDA, un supermarché à 2 kilomètres de là, ouvert 24h sur 24 !! Sur le chemin, arrêt au KFC, avec 3 pakistanais à l'accent... pakistanais derrière le comptoir. Nouveau dépaysement !
Puis achat d'un matelas pneumatique pour les premiers jours de partage de chambre avec Fred (le lit est à 2 places, mais puisque nous représentons la France et sa réputation, j'aime autant dormir seul que de projeter une image que je ne saurais assumer, en tout cas avec Fred, désolé si tu lis ces lignes ami Frédéric, mais restons plutôt amis) chez Argos, un magasin tout petit où on peut acheter de tout. La boutique est remplie de catalogues, on sélectionne les articles, remplit une fiche, paie, et récupère sa commande au guichet suivant !
Enfin soirée au centre-ville, repas chinois (et re-dépaysement !) et retour tôt car épuisés en croisant les hordes d'anglaises en mini-jupes (le terme n'est pas approprié, mais je ne maîtrise pas les préfixes plus petits que mini) et ultime dépaysement. Beaucoup de laiderons, mais toutes assument comme elles s'habillent et en venant de France, on prend une claque et on se dit qu'on est bien superficiels parfois.
Retour à la coloc, installation du camping (demain les photos sur facebook !) et il est 2h et je suis épuisé, et j'écris de plus en plus haché, et Fred ronfle et bonne nuit !!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire