C'était un petit modèle des années
80, carré, blanc, à aiguilles. Une patte au dos permettait de
l'incliner. Pour régler l'alarme, il fallait tourner une molette à
l'arrière, qui actionnait une aiguille unique à placer à l'heure
de réveil souhaitée. Vu les tailles relatives du cadran et des
aiguilles, les heures de lever n'étaient pas caractérisées par une
précision rigoureuse.
Le son de l'alarme reste inscrit dans ma mémoire. Des bips électroniques par groupes de trois, particulièrement agressifs. Sans intervention manuelle, l'alarme cessait au bout de quatre longues minutes. Impossible de ne pas l'entendre, elle aurait même réveillé les voisins si nous en avions eu.
Le son de l'alarme reste inscrit dans ma mémoire. Des bips électroniques par groupes de trois, particulièrement agressifs. Sans intervention manuelle, l'alarme cessait au bout de quatre longues minutes. Impossible de ne pas l'entendre, elle aurait même réveillé les voisins si nous en avions eu.
Le danger du petit matin résidait
plutôt dans le geste réflexe qu'avait ma mère d'arrêter l'alarme,
geste qui, s'il n'était pas suivi d'un lever instantané, se
prolongeait par un sommeil supplémentaire. À l'époque, comme le
concept de snooze n'existait pas plus que la touche du même nom,
quelques dizaines de minutes plus tard, le réveil naturel de mon
frère, ou le mien, déclenchait la frénésie maternelle et ma
panique personnelle : nous étions en retard.
Parfois aussi, l'alarme, bien que
correctement réglée et enclenchée, ne sonnait pas. Frénésie et
panique encore.
Et des années plus tard, quand
j'entends des bips électroniques par groupes de trois, je suis
encore conditionné à ressentir l'appréhension de la frénésie et
de la panique qui suivaient la déficience humaine ou mécanique. En
gros, les bips réveillent encore en moi la peur de ne pas les
entendre... J'ai peur d'avoir peur...
Absurde.
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