2007-10-26

LE concert

Paul McCartney est donc debout en costume avec sa guitare, à 3m de moi. Tout le monde hurle et applaudit, je rentre en transe aussi. Il a droit à 3 ou 4 minutes de standing ovation (certes par nécessité dans la fosse mais par choix en fait) qu'il arrête en commençant à chanter Blackbird. Là c'est magique, le silence se fait, le public ne reprend en choeur que des bouts de phrases, applaudit chaque fin de couplet, chaque début de geste de Paul. Sa voix semble s'échapper par moments, il a l'air ému.


Je pense qu'à ce moment du concert, on est déjà beaucoup à pleurer (si vous allez sur YouTube, vous trouverez des videos amateurs du début du concert, on entend les gens renifler et sangloter, c'est ridicule vu de loin, mais très fort de dedans)

A la fin de Blackbird, une main derrière le rideau lui tend une mandoline et il attaque Dance Tonight, bientôt rejoint par le groupe entier.

Paul fait très mince et petit en vrai, à côté de ses musiciens et je n'écris pas ça pour me moquer d'Abe Laboriel Jr, le meilleur batteur depuis longtemps, relâché, décontracté, charismatique, au service du groove, bref, énorme, et je n'écris pas ça pour me moquer d'Abe Laboriel Jr...

C'est parti pour 1h45 de folie. Je me lâche complètement (et oui, -M- est dans la place !), je chante toutes les paroles, même quand je les oublie, je lève les bras, je danse (je danse !!!!), hurle et crie et remercie. Sur plusieurs morceaux, c'est tellement bon que je crie des "Oh oui !" en levant les yeux au ciel (comme sur le début de I've Got A Feeling, la chanson qui m'a le plus transporté plus jeune, dans laquelle je me suis projeté tellement de fois... super solo de guitare de Paul dessus, d'ailleurs, il n'y a pas que le côté fan, musicalement c'était grand, Calico Skies, les choeurs de Michelle,...) Avec le recul, j'ai un peu de gêne, mais on était 2000 dans le même état et c'était tellement
cathartique.

En même temps, je reste conscient de tout ce qui se passe, je remarque l'authentique Macca-rythmique, celle qui nous a fait nous interroger tellement souvent en essayant de jouer Blackbird, la façon de placer les accords, de tenir la guitare, je pense à prendre des photos (toutes assez ratées, le flash du jetable m'ayant surtout permis de prendre les bras et têtes des personnes devant moi), j'ai conscience de transpirer énormément, d'avoir mal aux épaules et dans le cou à force de taper des mains, la gorge qui pique de tant crier. Je jette des regards de côté vers Steph, pour savoir s'il voit bien, s'il s'éclate. Il a l'air, par moments, à fond, presque en transe, les yeux fermés, à d'autres en arrêt, les yeux pleins de buée. Le voir comme ça rajoute encore au bonheur du moment.

L'émotion et les larmes reviennent par vagues. Parfois, j'ai du mal à respirer, un point dans la poitrine et des sanglots, sans vraie raison, emporté par l'atmosphère de la salle.

C'est totalement différent d'entendre enfin en vrai toutes ces chansons, pas sur un DVD ou reprises par un groupe au pub, même bien, là c'est l'original ET en direct !

Pendant le concert, pas d'effet scénique, à part un ou deux pétards sur Live And Let Die, les lumières ne changent pas beaucoup, l'écran à l'arrière de la scène passe des images un peu moches, on se croirait vraiment à un concert "normal", intime, ça aussi c'est rare (m'a t-on dit, pour moi c'est la première fois) et c'est beau.

La fin du concert arrive très vite, le rappel, puis la sortie du groupe, les lumières qui se rallument, la musique de fond qui revient. Mais tout le monde est survolté et reste en place et après 5 minutes de bis, ils reviennent pour Get Back. Entretemps, nous avons essayé de nous rapprocher du centre de la salle et nous sommes donc plus loin de la scène mais en face de Paul. Il chante Get Back, je suis toujours en transe. Pour la 235è fois, le lève le doigt et hurle "ououououh" et là, moment magique, il me regarde, pointe le doigt et mime "ouououououh" Je suis à fond, une vraie gamine de 14 ans devant un boys band. (Bon vous pensez sûrement que j'imagine tout ça mais je vous jure, il m'a regardé, j'ai été touché par le regard de McCartney, j'ai été choisi dans la foule, je suis l'Elu !!!)

Enfin, le groupe salue une dernière fois et s'en va, les lumières se rallument de nouveau et la musique de fond repart. Nous essayons d'organiser un nouveau rappel mais la moitié des VIP est déjà dehors, ce qui pousse les gens de la fosse à partir, c'est vraiment fini.

Il ne reste que cette impression de double communion, individuelle et collective. Quelque chose de personnel entre moi et McCartney (pas le regard, arrêtez...), l'impression qu'il n'y a rien d'autre que le groupe et moi (ce qui explique mon pétage de plombs à chanter et crier et sauter et pleurer devant tout ce monde que je ne voyais plus). Et en même temps une notion de groupe, une unité du public, l'impression d'être une part du tout. A la fin, j'avais envie de prendre tout le monde dans mes bras, de prolonger la magie. On voyait dans les yeux des gens (et sûrement dans les miens) la conscience d'avoir partagé un moment précieux.

4 commentaires:

Xa a dit…

Je suis parti dans tous les sens, là, mais c'était tellement bon...

Anonyme a dit…

Merci avant tous, tu as à mon avis bien fait de partir dans tous ls sens,l'Elu , c'est bien toi ...
NOn plus sérieusement super , bravo pour ta transparence et ta communication, moi qui ne connait que très peu en fait Paul Mc. Tu m'as donné envie de me pencher sur certain titre.j'étais plutot Rolling stone...
Et M- il est comment, parceque lui il assure ,c'est terrible, moi j'aurai été hystérique de l'intérieur si je l'avais vu .

Anonyme a dit…

AH !!! si à la maison j'ai quelques fringues de Stella Mc carney ...Tous de même...

Anonyme a dit…

Et pour compenser encor un dernier post, en fait .
Merci pour autant de sincérité dans la description de tes moments forts.

C'est une partie du concert que l'on a suivi graca à toi...