2007-02-11

Bâtards de Barbares

L'autre mercredi, je jouais aux Fers Ailleurs à Avignon, pour un karaoke live (au lieu de chanter sur une bande musicale en regardant un écran avec les paroles qui défilent, les gens chantent accompagnés par un groupe en regardant un classeur avec les paroles qui ne défilent pas). En montant le matériel, John, le barman-chanteur résident passait ça en boucle :


Apparemment, c'est extrait de la BO de Sheitan, c'est une reprise d'un titre de La Caution par Mai Lan et c'est très joli, mais quand on écoute les paroles, c'est un peu spécial tout de même.
Je ne sais pas vraiment quoi en penser. J'adore le style et le décalage entre la violence des paroles et la douceur de la musique, mais c'est dérangeant quand même. Sur internet, certains disent que c'est un moyen de dénoncer la violence dans les médias. En tout cas, le choix du style musical met les paroles beaucoup plus en valeur que l'original rap. Et puis, en faisant abstraction du sens, il y a des passages super bien écrits dedans (rien que le titre : "Gentiment, je t'immole" !)
Cette chanson me pose une question subsidiaire : est-ce qu'on connait toujours la signification des paroles des chansons (notamment en anglais) qu'on écoute ? Ou pire, quand on les chante ? Vous saviez que Polly parlait d'enlèvement et de viol d'enfant, Blackbird des droits civils aux Etats-Unis et que le Roi Soleil dénonçait le cancer de la peau ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Yo!
Si le texte te laisse perplexe,tu devrais aller mater le clip du titre(par La Caution)!
Peace!

Anonyme a dit…

Hey John Lennon!Mais...qu'est ce...que...tu...fouuuus!Allez hop!remplis moi cette page!Et en anglais tant qu'on y est!lol!Bisous!

Anonyme a dit…

Je me suis posée la même question … effectivement, sait-on toujours ce que l’on chante quand on maîtrise, comme moi, de façon très approximative la langue de Shakespeare ? La réponse est malheureusement non ; j’en veux pour preuves deux exemples navrants et criants de vérité:

-1. je n’ai compris que bien plus tard pourquoi le « Don’t stop me now » de Queen avait hanté mes insomnies adolescentes, mes hormones ayant certainement décrypté ce que mon cerveau se refusait à traduire ;

-2. il y a peu encore, je chantais à tue -tête et, il me faut bien l’avouer, avec une candeur déroutante, le « fuck you » de Lily Allen. Je poussais la chansonnette allègrement sur le refrain, insistant bien sur le « fuck you » que moi, dans ma naïveté inaltérable, j’avais transformé en « thank you », bonne éducation oblige.
C’est un enfant, oui je dis enfant parce que jusqu’à dix ans ils sont Censés être des enfants, qui me remit dans le droit chemin en ces termes tout à fait enfantins : « p’tain, m’dame c’est fuck you qu’el’ dit dans la chanson ; t’façon c’est tous des fils de p…. !! » Ah naïveté de la jeunesse, fraîcheur de l’enfance !

Après être restée bouche bée quelques secondes devant l’incroyable découverte (j’avais bien remarqué que la chanteuse prononçait mal son thank you, mais Lily a une voix si douce…comment a -t-elle pu me faire ça ?!), j’entrepris de rétorquer au petit morveux de mon ton le plus condescendant et le plus docte possible, histoire de lui démontrer qu’en matière de « fuck » je maîtrisais un peu ( oui j’aime que l’on ait une bonne opinion de moi) :
« tu as raison jeune homme, d’autant plus si l’on pense à l’origine du mot fuck. Vois-tu, de nombreuses explications sont avancées, mais moi je préfère celle qui met en scène un Henri VIII, navré de voir la population de l’Angleterre décimée à cause des guerres et de bien d’autres fléaux médiévaux , décidant de libérer les bagnards et organisant des rencontres fort distrayantes avec des prostituées .Tout cela dans le but louable de repeupler son pays , god save the king !
Ces parties fines étaient alors appelés Fornication Under Control of the King : F.U.C.K . (Attention, ne confonds pas avec l’expression « messieurs les anglais tirez les premiers », pas d’amalgame.)
Alors, effectivement, si l’on agrée cette légende urbaine, il se pourrait bien, et tu aurais alors raison, que tous les anglais soient les descendants de fils de P…. »
Là, c’est lui qui est resté bouche bée et j’ai tourné les talons avec le sentiment d’avoir sauvé la face, mais pas l’honneur…
Enfin, on ne m’y reprend plus depuis, je ne chante que ce que je comprends.
Lily Allen...c'est pas anglais ça? Je suis vengée.

Alice Roy