2014-09-17

Manuel Valls et la course à pied

Ce matin j'ai couru. Oui, encore... Mais cette fois-ci, pas de fatigue particulière, pas d'anesthésie musicale non plus, puisque j'écoutais l'interview de Manuel Valls sur France Inter.

En revanche, petit souci, je suis toujours chez SFR et je ne capte pas énormément. Je n'ai donc profité du Premier Ministre que par intermittences et je ne peux pas juger du fond de son discours, mais les coupures ont fait ressortir quelques aspects dérangeants sur la forme.

Extraits : "On doit être exemplaires (...) partenariat avec l'Allemagne (...) le sens des responsabilités (...) les français les plus faibles (...) notre modèle social doit être réformé mais il est aussi issu d'une longue histoire (...) la volonté qui est la mienne"

Les (...) correspondent aux pertes de signal de mon téléphone.


Comme je vous l'expliquais plus haut, difficile dans ces conditions de se faire un avis sur le fond. Mais sur la forme... Statistiquement, il est curieux que les phrases qui émergent ne soient que des lieux communs, qu'on entend dans la bouche de n'importe quel homme politique, de n'importe quel parti. Il est possible que je n'aie pas eu de chance et que je ne sois tombé que sur les passages sans intérêt, que tout ce que j'ai zappé ait été extrêmement novateur... J'en doute...

Au passage, pourquoi le discours politique est-il si formaté ?

La dernière phrase citée au-dessus, avec la tournure "qui est la sienne" me fatigue un peu. On ne l'entend que dans la bouche des hommes politiques, jamais ailleurs. Ils ne doivent pas connaître les adjectifs possessifs. Mais à force de parler de la "politique qui est la leur" au lieu de "leur politique", c'est sûr qu'ils ont moins de temps pour l'expliquer.
Autre exemple qui me choque de plus en plus dans le discours politique : l'usage intensif de l'anaphore.
Pour rappel, c'est une figure de style qui consiste à commencer une série de phrases par le(s) même(s) mot(s). La plus célèbre récemment, c'est celle de François Hollande en 2012 :



Pas un discours, pas une interview d'homme politique n'en est exempte. Manuel Valls hier devant l'assemblée, c'était "Gouverner, c'est..." (et comme par hasard, c'est la seule partie de son discours que j'ai entendue.)

Ce que je trouve dommage chez les politiciens (et je radote un peu), c'est qu'à force d'utiliser tous et toujours les mêmes procédés pour faire passer un message, leur communication est brouillée, parasitée. Je ne vois plus que l'emballage, pas le contenu. Et en supplément, j'ai encore une fois l'impression d'être manipulé et pris pour un con...

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