Jeudi dernier sur France 2, il y avait un reportage passionnant sur l'évolution de la recherche sur le SIDA, des premiers cas observés à nos jours. Le documentaire faisait se succéder des interviews de chercheurs, qui exposaient leurs impressions et sentiments à l'époque et a posteriori, au fur et à mesure que la maladie se propageait.
En contrepoints et en guise de têtes de chapitres pour chaque année, un écran récapitulait le nombre de personnes séropositives et le nombre de morts au total pour l'épidémie.
L'impression qui reste après plus d'une heure de reportage, c'est que tout le monde ou presque ne se préoccupe que de son intérêt personnel et ne voit dans l'épidémie qu'un tremplin professionnel.
On entend par exemple Luc Montanier, co-lauréat du Prix Nobel 2008 de médecine pour la découverte du virus se demander avec une pointe de regret pourquoi il l'a obtenu si tard, plus de 20 ans après la découverte.
Luc Chermann se demande pourquoi lui n'a pas eu le Nobel alors qu'il collaborait à l'époque avec Luc Montanier.
Robert Gallo, lui, regrette d'avoir été spolié de la co-découverte du virus et donc privé de Nobel...
...et personne pour regretter toute cette perte d'énergie et de temps à savoir qui a découvert quoi et à quel moment alors que des malades continuent de mourir du SIDA partout dans le monde ! Qui se rappellera dans 1000 ans du nom des lauréat des Prix Nobel 2008 ?
(à noter tout de même les interventions de Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreur du virus, qui replace constamment les patients et les espoirs de découverte de traitements au centre du problème)
Même impression de perte de temps (et de vies) au profit d'intérêts financiers quand sont évoqués la mise en place des tests de dépistage ou le scandale du sang contaminé.
Sans aucun rapport et en vrac : pourquoi, dans les bulletins météo, nous précise-t'on toujours la situation des températures par rapport aux « normales saisonnières » ? Je n'ai pas froid quand on est en dessous des normales et chaud quand on est au-dessus...
Toujours sur France 2 mais avant-hier mardi, j'ai appris que les ZEP (Zones d'Education Prioritaire) étaient devenues Réseau Ambition Réussite... (en me renseignant un peu plus, ça date de 2006) Pourquoi change-t'on toujours les noms pour les faire sonner politiquement convenables, alors que là aussi, ce ne sont pas les mots qui blessent mais les situations ?
Tout ça me rappelle un peu ce spot publicitaire qui montrait des enfants qui mouraient de faim sur fond de musique de cirque... Choquant... Jusqu'au slogan qui disait quelque chose du style : « La musique vous choque ? Pourtant ce n'est pas la musique qui devrait vous choquer... »
1 commentaire:
Très juste !
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