2007-11-21

Mon WSOP

Incroyable que je n'aie pas encore écrit de post sur le poker. Avec le SuperMarioKart sur Super Nintendo, c'est pourtant le plus grand jeu jamais inventé... En tout cas, voici l'occasion de réparer cet oubli puisque dimanche dernier, je me suis tenu ma promesse (faite aux heures sombres de l'été en enroulant des cables dans un camping au fin fond de l'Ardèche) d'aller jouer en "vrai" au Pasino à Aix-en-Provence.


Nous sommes donc partis à 3 d'Avignon vers 13h pour pouvoir s'inscrire au plus tôt aux tables de no limit hold'em à 100 euros la cave (bizarrement on ne se sentait pas trop d'aller sur les tables à 250 euros l'entrée...). Ceci fait, nous n'avions plus qu'à attendre 16h et l'ouverture des tables en déambulant dans le casino.

Le Pasino (sûrement comme tous les casinos mais jusqu'ici j'étais presque pur) est plein de machines à sous de toutes sortes, comme dans les films, les gens appuient sur les boutons comme des zombies, certains gagnent (on a même vu une femme qui avait fait jackpot). La clientèle est plutot âgée, contrairement à celle du hold'em.

A 15h, c'est l'ouverture des tables de blackjack et roulette, juste à côté de la poker room où nous irons juste après. Là, l'atmosphère est plus feutrée, les mises augmentent (on voit des gens jouer des jetons de 2OO euros sur une main au blackjack, les perdre, se lever pour aller en rechercher et recommencer), c'est un peu les Experts Las Vegas sans crime et sans Gil Grissom.

Au bout de quelques minutes, ça met un peu mal à l'aise quand même, tout cet argent qui se perd et se gagne, j'ai un peu la nausée de voir avec quelle facilité l'argent tourne ici par rapport à dehors...
A 16h enfin, c'est le cérémonial du tirage au sort des tables et places pour le hold'em. Nous nous retrouvons tous les trois à la même table. C'est positif dans le sens où nous n'attaquerons et ne serons attaqués chacun que par 7 autres joueurs mais c'est aussi deux possibilités de moins de se gaver de jetons si on a une grosse main (oui je sais, je m'emballe un peu, mais je vais vite être douché, pas d'affolement !)

Je suis en plein stress, mes mains tremblent, je m'empresse de jouer avec les jetons en attendant que la table se remplisse pour essayer de me décontracter. Les premières mains arrivent et c'est tout de suite l'escalade. Les blinds sont de 2 et 4 euros mais presque toutes sont relancées (et pas qu'un peu : 16, 24 fréquemment). Je me glisse dans l'une qui reste décente avec un jeu qui ne l'est guère (A7 dépareillés), touche une paire de 7 sur le flop et gagne le pot sans vraiment miser. Petit pot mais une quinzaine d'euros quand même ! D'ailleurs c'est le piège du casino pour moi en ce début de partie : je perds très vite la notion de l'argent. Je raisonne en nombre de jetons devant moi et sur la table, sans réaliser que 100 jetons, c'est 100 euros. Je n'ai de cesse de me répéter d'y aller doucement, qu'à chaque coup où je rentre, c'est l'équivalent d'une soirée poker entre potes que je joue, bières comprises ! Heureusement(?) je ne touche quasiment pas de jeu et la moindre main qui me ferait un tant soit peu hésiter est immédiatement relancée, ce qui entraîne mon retrait immédiat.

Un peu plus de 2h se passent ainsi à travailler mon poignet en jetant les cartes, je gagne quand même un deuxième pot "dérisoire" à la suite de checks en série, et arrive mon grand moment.

Je touche QTs et je me glisse dans le pot qui a été relancé mais suivi par beaucoup. Le flop vient : J7T, sans tirage couleur. Ca checke jusqu'à moi et je tente un probe bet de la moitié du pot. Deux joueurs me suivent. Le turn montre un 7 à nouveau. Mes adversaires checkent, moi aussi (frileux certes mais j'ai vu beaucoup de slowplays depuis le début) La river montre un T qui me donne un full. Double check. Je ne pense pas qu'aucun de mes adversaires ait touché son brelan sur le turn, je les vois plutôt sur une paire de valets ou un tirage suite qui n'a pas abouti. Je respire un grand coup, panique grave et lance 10 euros (compte tenu du pot et de la situation, je ne suis pas sûr que ce soit assez mais c'est mon premier "vrai" poker et je ne suis pas super fier) Après hésitations les deux me suivent, j'abats mon full et... remporte un pot de 80 !!! 140 jetons devant moi (je ne réalise pas tout de suite que 140 jetons=140 euros), je suis très content et très parano, persuadé que les deux autres (et toute la table aussi) se dit que j'ai joué le coup en amateur et qu'ils vont me laminer très vite.

Deux coups plus tard, c'est mon autre "grand" moment. Je touche 33 (pas terrible je sais, mais j'ai touché deux fois un A et aucune paire en 2h30, je suis assez content d'avoir une main jouable). Comme personne ne relance, je me permets de venir voir le flop et magie : K83 mais avec 2 piques. Quelqu'un lance 10, suivis par un deuxième, je suis le dernier à parler et j'angoisse un peu : c'est maintenant qu'il faut y aller et ne pas donner d'odds convenables à celui qui cherche une couleur, ni offrir un troisième K à celui qui en a un dans la main. Je relance à 50 euros (n'oubliez pas, dans ma tête c'est un peu 50 euros, mais c'est surtout 50 jetons !) Le premier joueur met son tapis (18 malheureux jetons de plus), le deuxième suit, et je me lance (18 à rajouter quand il y a quelque chose comme 240 sur le tapis, je ne réfléchis pas, aurais-je du relancer pour essayer d'éjecter le deuxième ?)

Le turn montre une carte qui ne donne rien (enfin il m'a semblé sur le coup puisque je ne m'en rappelle pas) Le joueur restant avec moi checke. Je me dit que c'est un nouveau pot contre lui, différent du pot à trois juste avant, bien que la situation soit la même que juste avant, que je ne dois pas lui laisser de carte gratuite, que mon jeu est fait, qu'il n'a pas montré de signe de force excessif et je lance mon tapis (70 euros à peu près). Il me suit sans réfléchir, et là je commence à regretter. On montre les cartes : le premier tapis 88 (brelan) et le deuxième KK (brelan aussi), plus qu'un 3 pour me faire gagner, et là, je continue de regretter. Le miracle n'a pas lieu et je sors de la table en réalisant progressivement que c'est 140 euros et pas 140 jetons qui sont partis en fumée et que je viens de perdre 100 euros et pas 100 jetons et là,... Bref, mon adversaire aux rois m'a bien piégé.

En tout cas, outre le dépaysement de l'après-midi, je retiens le plaisir de jouer : une table inconnue, le stress de la somme à jouer, un dealer pour gérer qui rajoute encore un peu de pression, mais finalement ça ne fait qu'augmenter le plaisir.

Par contre, j'ai vu la montagne de progrès qu'il me reste à faire. J'ai subi toute l'après-midi, je n'ai joué que mes cartes, je n'ai pas aperçu l'ombre d'un tell chez les autres joueurs (ce qui me fait penser qu'ils ont du lire en moi comme dans un livre pour malvoyants, avec les énormes caractères en gras), à chaque fois que j'ai eu des informations lors des showdowns, elles sont devenues floues le coup d'après, une vraie mémoire de poisson rouge, j'ai bien essayé de calculer les odds au fur et à mesure, mais j'ai du y parvenir 3 fois au maximum et en ayant mal à la tête en sus, bref, même pour le Gadagne Poker Tour, j'ai du travail !

En définitive, si je m'en veux un peu d'avoir perdu (j'ai rejoué la dernière main une bonne partie de la soirée), c'est surtout pour le jeu plus que pour l'enjeu. Je savais que j'allais probablement en être de 100 euros et la leçon et les sensations les valaient bien. Mais rassurez-vous, parents, amis, et autres qui lisez ce blog, je ne suis pas prêt d'y retourner, je préfère prendre beaucoup de petites claques à 5 euros pièces qu'une grosse à 100 !

En revanche, jouer avec d'autres personnes que je ne connais pas, en cash ou en tournoi, pour progresser, là oui, sans hésiter (si vous m'invitez à une partie entre amis après le récit de ma déculottée, en même temps, je réfléchirais un petit peu avant de refuser le piège à pigeon que vous me tendrez ;)

PS : Si vous jouez au poker et que vous avez des idées sur la façon dont j'aurai du jouer le coup, n'hésitez pas à laisser un commentaire.

PS encore : Si vous ne jouez pas au poker, vous avez du vous ennuyer un peu et je m'en excuse, mais si vous ne jouez pas au poker et que vous lisez encore, vous êtes probablement masochiste... et je m'en excuse aussi, allez !

PS toujours : ça ne me console pas vraiment mais mes deux compères n'ont pas eu plus de réussite que moi ce jour-là...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

.... pas joueuse !

Anonyme a dit…

Pour cause je gère des portefeuilles toute la journée...

Pour le reste ce n'est pas un piège à Pigeon mais un piège à Con; ceci dit tu peux y rajouter une cédille mais tu finis souvent à poil dans ce genre d'histoire.

Anonyme a dit…

Une cédille à l'appat comme sur hameçon...

Anonyme a dit…

"ni offrir un troisième K à celui qui en a un dans la main"

ce serait plutôt une bonne nouvelle non ?