Il y a quelques jours, j'ai assisté au Roi Soleil à Montpellier. J'y allais avec quelques a priori et je n'étais pas franchement convaincu de m'enrichir culturellement. Et bien c'est ma tiédeur qui en a pris un coup (de soleil ! mdr) ! Je n'ai ni vu le temps passer, ni dormi, ni même baillé, j'ai même tapé des mains et crié "une autre, une autre" à la fin !
Nous (ma copine et moi) sommes arrivés au Zénith (pour y voir le Roi Soleil, quelle ironie ces programmateurs de salle) après trois bons quarts d'heure de bouchons au niveau de la sortie d'autoroute (tous ces gens qui viennent pour voir Kamel Ouali et qui repartiront bredouilles...) en écoutant les chansons du spectacle sur l'autoradio, un bonheur rare ! Après une fouille sommaire (on te pose les mains sur les flancs, on te fait ouvrir les sacs sans même regarder si tu as une grenade dedans), une hôtesse nous conduit jusqu'à nos places : troisième rang ! Wouhouh !
Juste derrière nous, deux jeunes (?) femmes (ci-après dénommées Jean-Michelle et Renée) un peu surexcitées me trouvent trop grand et craignent de ne pas voir l'ensemble de la scène (je mesure 1m20 quend je suis assis, la scène fait à peu près trente mètres de long, surélevée d'un bon mètre et du troisième rang, personnellement, j'ai plutôt peur de ne pas pouvoir regarder ailleurs pendant le spectacle, mais passons...) Tassé dans mon fauteuil, j'attends le début au rythme des coups de genoux de Jean-Michelle qui a visiblement du mal à tenir en place.
Un quart d'heure avant le l'heure du lever (de rideau, pas de soleil), un speaker interrompt le brouhaha d'une voix forte (murmures de l'assistance : "ça y est, ça commence ! et Papa qui est toujours aux toilettes !") : "Mesdames et Messieurs, nous vous rappelons qu'il est interdit de prendre des photographies durant le spectacle, merci"
Dix minutes plus tard, deuxième message du speaker : "Mesdames et Messieurs, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos flashes lorsque vous prenez des photos, ceux-ci gênent les artistes, merci" C'est pas la rue qui gouverne, vous voyez bien !
Je suis surpris par la typologie du public qui rappelle de loin celui des concerts rock, un vrai public d'habitués. A 20h31, Renée dit à Jean-Michelle : "(avec accent provençal)Oh il est 31 là, qu'est-ce qu'ils font ?" A 20h36, Jean-Michelle qui, au bord de la crise d'épilepsie ne quitte pas la scène des yeux et ne se rend pas compte que les spectateurs continuent à entrer dans la salle, se demande quel problème peut bien retarder ainsi le début du show, peut-être Emmanuel Moire (Louis XIV) est-il malade ???
Enfin, les lumières s'éteignent et la scène n'est plus éclairée que par les nombreux flashes en provenance de la salle (c'est pas la rue... !). Molière entre et présente le spectacle (Jean-Michelle croit que c'est Coluche).
Premier tableau : la Fronde. Les émeutiers arrivent sur scène par la salle, effet de surprise garanti. L'un des meneurs, le Duc de Beaufort (comme le fromage) passe à 20 mètres de nous et Renée affirme à Jean-Michelle que "si, si, c'est le vrai' (celui qu'on a vu à la télé...) L'émeute est réprimée par les forces royales au son du canon. Le Duc s'effondre, Renée crie : "Merde, il est touché !" Magie du spectacle vivant...
Alors commencent les chansons et chorégraphies, et là on écarquille les yeux, l'ironie cède. Les chorégraphies sont originales et même en ayant suivi les 5 premières saisons de Star Academy, on est encore surpris ! Les décors se succèdent à grande vitesse, parfois pendant les chansons, en un clin d'oeil on passe d'une ambiance de grande fête en extérieur à une atmosphère oppressante et étouffante. Les danseurs sont athlétiques, c'est hallucinant de voir ça de près, les performances physiques sont énormes (enfin pour quelqu'un de mon gabarit du moins). Les chanteurs ne sont pas en reste, on a beau parler sur eux, critiquer le manque de voix ou de personnalité, ça chante sur scène, ils s'insèrent dans les chorégraphies, les harmonies sont en place... Bref, c'est magique, on part vraiment en voyage.
Heureusement, Renée et Jean-Michelle nous ramènent au réel dès l'entrée en scène d'Emmanuel Moire : "Il est trop beau, il est trop beau !" Certes, mais à 20 mètres tout de même ! A intervalles réguliers au cours du spectacle, elles assurent les choeurs avec un enthousiasme louable, une justesse moindre et un timbre de voix qui rappelle certains bruits de craie sur des tableaux noirs. C'est là qu'on réalise pleinement que c'est un spectacle familial, pas un concert de rock : la sono n'est définitivement pas assez puissante !
Au chapitre des points négatifs, le manque d'interactivité entre les comédiens et le public. A la fin des chansons, à peine les applaudissements amorcés, le tableau suivant commence, le comédien déclame son texte et coupe l'élan du public. Pas non plus de place pour l'improvisation, c'est sûr que tout est écrit, minuté, chorégraphié, mais juste un mot de temps à autre donnerait l'illusion au public que "ce soir c'est un peu différent de d'habitude".
De ce point de vue, le seul chanteur à tirer son épingle du jeu, c'est Christohe Maé, le frère du Roi. Par sa voix et son rôle, c'est le seul un peu rock 'n' roll, le seul à parler directement au public ("Ca va Montpellier ?" c'est pauvre certes, mais au moins c'est vivant !) ou à rater une ligne de mélodie parce qu'il rit.
Un autre défaut c'est le manque d'intérêt du récit. On survole tout, on s'attarde sur les amours du Roi, l'histoire n'est là que pour introduire les tableaux. En même temps c'est vrai, le spectacle ne dure que deux heures, ça doit être un travail de fou de condenser plus de 70 ans d'histoire de France de façon cohérente.
Mais le plus gros défaut du Roi Soleil (à mon oreille), c'est la musique et les textes en eux-mêmes, un peu pauvres, un peu déjà entendus. Cependant les faiblesses de l'une et des autres sont totalement éclipsés par les décors, les tableaux, les chorégraphies, le spectacle dans son ensemble (Roi Soleil, lune, éclipse, comme je me la donne !)
En définitive, ne vous fiez pas à ce que vous avez entendu à la radio et vu à la télé (et encore moins l'inverse !), si vous avez l'occasion, allez voir le Roi Soleil, ça en vaut vraiment le coup (de soleil ! I'm on fire !)
Nous (ma copine et moi) sommes arrivés au Zénith (pour y voir le Roi Soleil, quelle ironie ces programmateurs de salle) après trois bons quarts d'heure de bouchons au niveau de la sortie d'autoroute (tous ces gens qui viennent pour voir Kamel Ouali et qui repartiront bredouilles...) en écoutant les chansons du spectacle sur l'autoradio, un bonheur rare ! Après une fouille sommaire (on te pose les mains sur les flancs, on te fait ouvrir les sacs sans même regarder si tu as une grenade dedans), une hôtesse nous conduit jusqu'à nos places : troisième rang ! Wouhouh !
Juste derrière nous, deux jeunes (?) femmes (ci-après dénommées Jean-Michelle et Renée) un peu surexcitées me trouvent trop grand et craignent de ne pas voir l'ensemble de la scène (je mesure 1m20 quend je suis assis, la scène fait à peu près trente mètres de long, surélevée d'un bon mètre et du troisième rang, personnellement, j'ai plutôt peur de ne pas pouvoir regarder ailleurs pendant le spectacle, mais passons...) Tassé dans mon fauteuil, j'attends le début au rythme des coups de genoux de Jean-Michelle qui a visiblement du mal à tenir en place.
Un quart d'heure avant le l'heure du lever (de rideau, pas de soleil), un speaker interrompt le brouhaha d'une voix forte (murmures de l'assistance : "ça y est, ça commence ! et Papa qui est toujours aux toilettes !") : "Mesdames et Messieurs, nous vous rappelons qu'il est interdit de prendre des photographies durant le spectacle, merci"
Dix minutes plus tard, deuxième message du speaker : "Mesdames et Messieurs, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos flashes lorsque vous prenez des photos, ceux-ci gênent les artistes, merci" C'est pas la rue qui gouverne, vous voyez bien !
Je suis surpris par la typologie du public qui rappelle de loin celui des concerts rock, un vrai public d'habitués. A 20h31, Renée dit à Jean-Michelle : "(avec accent provençal)Oh il est 31 là, qu'est-ce qu'ils font ?" A 20h36, Jean-Michelle qui, au bord de la crise d'épilepsie ne quitte pas la scène des yeux et ne se rend pas compte que les spectateurs continuent à entrer dans la salle, se demande quel problème peut bien retarder ainsi le début du show, peut-être Emmanuel Moire (Louis XIV) est-il malade ???
Enfin, les lumières s'éteignent et la scène n'est plus éclairée que par les nombreux flashes en provenance de la salle (c'est pas la rue... !). Molière entre et présente le spectacle (Jean-Michelle croit que c'est Coluche).
Premier tableau : la Fronde. Les émeutiers arrivent sur scène par la salle, effet de surprise garanti. L'un des meneurs, le Duc de Beaufort (comme le fromage) passe à 20 mètres de nous et Renée affirme à Jean-Michelle que "si, si, c'est le vrai' (celui qu'on a vu à la télé...) L'émeute est réprimée par les forces royales au son du canon. Le Duc s'effondre, Renée crie : "Merde, il est touché !" Magie du spectacle vivant...
Alors commencent les chansons et chorégraphies, et là on écarquille les yeux, l'ironie cède. Les chorégraphies sont originales et même en ayant suivi les 5 premières saisons de Star Academy, on est encore surpris ! Les décors se succèdent à grande vitesse, parfois pendant les chansons, en un clin d'oeil on passe d'une ambiance de grande fête en extérieur à une atmosphère oppressante et étouffante. Les danseurs sont athlétiques, c'est hallucinant de voir ça de près, les performances physiques sont énormes (enfin pour quelqu'un de mon gabarit du moins). Les chanteurs ne sont pas en reste, on a beau parler sur eux, critiquer le manque de voix ou de personnalité, ça chante sur scène, ils s'insèrent dans les chorégraphies, les harmonies sont en place... Bref, c'est magique, on part vraiment en voyage.
Heureusement, Renée et Jean-Michelle nous ramènent au réel dès l'entrée en scène d'Emmanuel Moire : "Il est trop beau, il est trop beau !" Certes, mais à 20 mètres tout de même ! A intervalles réguliers au cours du spectacle, elles assurent les choeurs avec un enthousiasme louable, une justesse moindre et un timbre de voix qui rappelle certains bruits de craie sur des tableaux noirs. C'est là qu'on réalise pleinement que c'est un spectacle familial, pas un concert de rock : la sono n'est définitivement pas assez puissante !
Au chapitre des points négatifs, le manque d'interactivité entre les comédiens et le public. A la fin des chansons, à peine les applaudissements amorcés, le tableau suivant commence, le comédien déclame son texte et coupe l'élan du public. Pas non plus de place pour l'improvisation, c'est sûr que tout est écrit, minuté, chorégraphié, mais juste un mot de temps à autre donnerait l'illusion au public que "ce soir c'est un peu différent de d'habitude".
De ce point de vue, le seul chanteur à tirer son épingle du jeu, c'est Christohe Maé, le frère du Roi. Par sa voix et son rôle, c'est le seul un peu rock 'n' roll, le seul à parler directement au public ("Ca va Montpellier ?" c'est pauvre certes, mais au moins c'est vivant !) ou à rater une ligne de mélodie parce qu'il rit.
Un autre défaut c'est le manque d'intérêt du récit. On survole tout, on s'attarde sur les amours du Roi, l'histoire n'est là que pour introduire les tableaux. En même temps c'est vrai, le spectacle ne dure que deux heures, ça doit être un travail de fou de condenser plus de 70 ans d'histoire de France de façon cohérente.
Mais le plus gros défaut du Roi Soleil (à mon oreille), c'est la musique et les textes en eux-mêmes, un peu pauvres, un peu déjà entendus. Cependant les faiblesses de l'une et des autres sont totalement éclipsés par les décors, les tableaux, les chorégraphies, le spectacle dans son ensemble (Roi Soleil, lune, éclipse, comme je me la donne !)
En définitive, ne vous fiez pas à ce que vous avez entendu à la radio et vu à la télé (et encore moins l'inverse !), si vous avez l'occasion, allez voir le Roi Soleil, ça en vaut vraiment le coup (de soleil ! I'm on fire !)
1 commentaire:
ca me donne pas envie d'y aller. Par contre j'ai vu STOMP, c'etait fabulous! Bon mais rien à voir.
C
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